Hidden clouds

Artiste plasticienne diplômée des Beaux-arts de Paris et enseignante, développe un travail pour lequel le fil apparaît de façon récurrente. La broderie et les univers du textile se sont progressivement associés à ses pratiques au moyen d’installations, de configurations picturales ou de dessins. Particulièrement attentive à une biographie à la fois individuelle et collective, en restant notamment marquée par le contexte et l’histoire de la Serbie, elle procède à des actes mémoriels dans lesquels le rapport à l’accumulation et à la répétition lui permettent de laisser émerger des configurations rhizomatiques. Celles-ci arborent une complexité presque neuronale qui en définitive, reflète le monde d’aujourd’hui.

Head hunter

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Jan Voss a fréquenté l’Académie des Beaux-arts de Munich, École qui compta parmi ses élèves Vassily Kandinsky et Paul Klee. On retrouve
dans son œuvre dès le début des années 60 un univers poétique peuplé de petits personnages. Il fait partie du mouvement CoBrA avec Pierre
Alechinsky et Asger Jorn. Il réalise sa première exposition personnelle en 1963 puis devient professeur à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris de 1987 à 1992. Il est l’auteur de nombreuses séries dans lesquelles il utilise différentes techniques : encres et aquarelles sur papier, huiles et acryliques sur toile ainsi que des collages, sculptures et lithographies. Animaux, végétaux, objets et silhouettes se superposent dans ses tableaux : ils lui permettent de raconter de petites histoires. Au fil du temps, son œuvre deviendra plus neutre et appliquée. Ces ensembles abstraits se rapprochent des idéogrammes orientaux. Il reviendra dans les années 90 vers une pratique d’avantage liée à la ligne et aux aplats de couleurs cloisonnés ou couvrant toute la surface de la toile.

Head Hunter est une xylogravure, c’est-à-dire, une gravure sur bois. C’est l’une des techniques d’estampe les plus ancienne, où l’on creuse le support en bois avec des gouges afin de réaliser un dessin en négatif. L’encre est ensuite appliquée au rouleau sur la surface plane du support que l’on passe sous presse pour obtenir un tirage. La gravure sur bois est caractéristique du travail de Jan Voss : un travail pictural coloré et saturé où des formes vibrantes s’enclenchent, se croisent, se superposent. La dynamique de la composition donne à l’œuvre une impression de mouvement. On y voit
aussi une silhouette noire qui rappelle la tête de lapin, image emblématique des œuvres de Jan Voss.

L’Exposition

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Diplômé des Beaux-Arts de Paris, Sammy Stein puise autant ses influences dans l’architecture, le jeu vidéo, Internet, l’art contemporain, le design graphique que dans la bande dessinée. Il est le co-fondateur de Collection, une revue consacrée au dessin contemporain, et l’éditeur — avec Séverine Bascouert, Alexis Beauclair et Bettina Henni — de la revue de bande dessinée Lagon. Il joue avec les différentes combinaisons que rend possible la composition du récit tout en s’imposant une économie de moyens. La construction se veut le plus souvent simple et frontale, l’intrigue se déroulant à l’échelle d’une page dans une grille relativement linéaire. Les titres résument, au propre comme au figuré, l’objet du récit : Sculptures, Plateau, Crayon, Pyramide. Chaque histoire lui offre d’épuiser une forme ou de réduire un motif en une série d’actions minimales. Dessinées et mises en couleurs par ordinateur, ses images imposent un trait ferme et une colorimétrie pastel, rendant son univers graphique quelque peu irréel et « hors sol ».

L’Exposition décrit huit œuvres réparties en douze vignettes flottant dans une page. L’ensemble à l’allure d’une cimaise à l’accrochage serré. Chaque œuvre a son cartel, précisant son titre, ses matériaux, ses dimensions et ses modalités de présentation. Répondant à la commande, Samuel Stein fait littéralement exposition en interrogeant la frontière entre les codes de la bande dessinée (cases, textes, récits…) et ceux de la scénographie (accrochage, installation, cartels…). L’estampe, réalisée manuellement, combine des encres translucides et opaques ainsi que des encres mattes et iridescentes. Cette superposition d’encrage, de textures et de nuances permet à l’artiste de réduire l’effet plan de l’impression par aplat propre à la sérigraphie, en lui apportant profondeur et volume.
Quant à la question de savoir si les œuvres d’art ici dessinées sont vraies ou fictives, Sammy Stein répond, à la manière d’un Lawrence Weiner ou d’un Édouard Levé, que les énoncer, c’est déjà les faire exister… Y. P.

Sammy Stein est né en 1979, à Paris. Il vit et travaille à Paris.

Sérigraphie sur papier Rivoli 240 g, 6 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Séverine Bascouert à L’Institut sérigraphique, Paris.

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.