Artothèque

STEIN Sammy

1979 -

L’Exposition

Réalisé en 2021

Acquis en 2023

100,5 x 70,5 cm

Arts graphiques, Multiple, Sérigraphie

Diplômé des Beaux-Arts de Paris, Sammy Stein puise autant ses influences dans l’architecture, le jeu vidéo, Internet, l’art contemporain, le design graphique que dans la bande dessinée. Il est le co-fondateur de Collection, une revue consacrée au dessin contemporain, et l’éditeur — avec Séverine Bascouert, Alexis Beauclair et Bettina Henni — de la revue de bande dessinée Lagon. Il joue avec les différentes combinaisons que rend possible la composition du récit tout en s’imposant une économie de moyens. La construction se veut le plus souvent simple et frontale, l’intrigue se déroulant à l’échelle d’une page dans une grille relativement linéaire. Les titres résument, au propre comme au figuré, l’objet du récit : Sculptures, Plateau, Crayon, Pyramide. Chaque histoire lui offre d’épuiser une forme ou de réduire un motif en une série d’actions minimales. Dessinées et mises en couleurs par ordinateur, ses images imposent un trait ferme et une colorimétrie pastel, rendant son univers graphique quelque peu irréel et « hors sol ».

L’Exposition décrit huit œuvres réparties en douze vignettes flottant dans une page. L’ensemble à l’allure d’une cimaise à l’accrochage serré. Chaque œuvre a son cartel, précisant son titre, ses matériaux, ses dimensions et ses modalités de présentation. Répondant à la commande, Samuel Stein fait littéralement exposition en interrogeant la frontière entre les codes de la bande dessinée (cases, textes, récits…) et ceux de la scénographie (accrochage, installation, cartels…). L’estampe, réalisée manuellement, combine des encres translucides et opaques ainsi que des encres mattes et iridescentes. Cette superposition d’encrage, de textures et de nuances permet à l’artiste de réduire l’effet plan de l’impression par aplat propre à la sérigraphie, en lui apportant profondeur et volume.
Quant à la question de savoir si les œuvres d’art ici dessinées sont vraies ou fictives, Sammy Stein répond, à la manière d’un Lawrence Weiner ou d’un Édouard Levé, que les énoncer, c’est déjà les faire exister… Y. P.

Sammy Stein est né en 1979, à Paris. Il vit et travaille à Paris.

Sérigraphie sur papier Rivoli 240 g, 6 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Séverine Bascouert à L’Institut sérigraphique, Paris.

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.