Songeuse

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En 1987, elle termine la Faculté d’Art Graphique de l’Institut National Pédagogique de St Pétersbourg et organise sa première exposition personnelle dans le jardin d’hiver de cette ville. Elle devient membre du Groupement des Artistes Peintres SOVART et continue à exposer ses tableaux Russie, Pologne, Finlande, Ukraine. Depuis 2003, elle vit en France, et participe à divers salons artistiques régionaux

Prendre de la hauteur, Réalités

« Réalités » est une série photographique réalisée avec les élèves des écoles Césaire Levillain et Jean Moulin de Grand Quevilly en Normandie.

Notre déambulation au sein de l’école et ses alentours, à la recherche de décors familiers, nous a amenés à élaborer des histoires faisant écho au quotidien des enfants.

Des récits tant nourris du réel que de son pendant imaginaire et fantasmé, cette fameuse inquiétante étrangeté, cet au-delà du miroir si proche et familier à l’esprit enfantin.

L’intention n’est pas de saisir l’instant tel qu’il se présente mais de créer les conditions pour qu’advienne son alter ego fantasmagorique.

Les lieux, revisités par ces imaginations fertiles, se font alors terrains de jeux grandeur nature, propices au déploiement de nouvelles réalités. »

Catastrophe IV

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Jacques Monory est un des représentants du mouvement de la Figuration narrative qui, au milieu des années 1960, s’est opposé à la peinture abstraite. Inspiré par la réalité quotidienne et sa dureté, les tableaux de Jacques Monory dégagent des atmosphères pesantes et menaçantes. Les thématiques qu’il aborde sont directement liées à la société contemporaine. Son style singulier et engagé est caractérisé par des emprunts photographiques et cinématographiques, le recours à la monochromie, la froideur de la touche et de la composition dans la représentation.

Trop d’indices

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Diplômée de la Haute École des arts du Rhin (Hear) de Strasbourg, en 2016, c’est pendant ses études que Lisa Mouchet développe ses premiers projets d’édition, notamment avec le collectif Zuper. En février 2020, sa première bande dessinée, Le Mystère de la maison brume, paraît aux éditions Magnani. Que ce soit dans Le Mystère de la maison brume, dans Découverte en terre connue (2020–2021) ou dans Vacances d’espion (à paraître), Lisa Mouchet envisage ses bandes dessinées comme une enquête policière. Elle met en scène méticuleusement chaque élément qui compose le décor, telle une scène de crime photographiée. Dans ces explorations des lieux et recherches d’indices, elle se débarrasse parfois des corps des personnages ou du texte pour inviter le public à une lecture immersive. Chaque planche de ses livres peut être regardée indépendamment, comme une image unique.

La sérigraphie Trop d’indices est conçue comme un récit : le héros part à la quête d’une merveille, non pas dans un pays exotique mais dans un paysage qui lui est familier, son village. Parcourant un chemin semé d’embûches, il découvre un nouveau visage de ce territoire qu’il emprunte chaque jour. Sur la façade d’une maison ou au détour d’une rue familière, l’observation de discrets détails lui donnera à voir une autre réalité. En parallèle de la narration, cette composition de Lisa Mouchet traduit une inquiétude souvent présente dans son travail de recherche : trop en dire, trop en montrer ou pas assez. Pour trouver ce juste milieu, elle use de différents systèmes graphiques et narratifs : la vue subjective, le dialogue en rébus ou encore les dessins en trompe l’œil, qui sont autant de jeux de dissimulation ou de révélation. I. T.

Lisa Mouchet est née en 1191 à Châteauroux. Elle vit et travaille à Montreuil.

Sérigraphie sur papier Arches 88 350g, 8 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Simon Thompson à Paris Print Club, Paris.

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.

La jeune fille nage, tombe et vole

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Après des études artistiques, Amandine Meyer s’est fait connaître il y a une quinzaine d’années par l’auto-édition, avant d’être remarquée par plusieurs éditeurs, dont les éditions Misma et Ion. Son univers s’inspire tout autant des contes anciens que des illustrateurs pour enfants du ⅩⅨe siècle ou encore de l’art brut de l’Américain Henry Darger.
Dans ses images où croît une végétation luxuriante, des animaux se cachent ou gambadent, des enfants aux visages impénétrables jouent à des jeux interdits, observent et rêvent. Ces évocations teintées de nuances équivoques, troublantes, fascinantes, invitent le lecteur à inventer son propre récit. Car il s’agit avant tout d’explorer des mondes oniriques qui, sans être complètement inquiétants, ne cessent jamais de faire naître en nous un sentiment d’une étrangeté curieusement attrayante.

Pour cette commande, elle a conçu, dans la continuité de son travail, une image pouvant s’accrocher et donc se lire dans tous les sens, une sorte de palindrome visuel, afin de déclencher, dès la réception, un échange et un début de narration avec son « lecteur ». À la manière des devinettes d’Épinal, où il s’agit de retrouver un objet ou un personnage dissimulé, le regardeur est incité à découvrir au plus près du tableau des scènes polysémiques, à scruter des détails et à en dénicher les sens cachés… Nul doute que cette proximité fait naître, pour l’artiste, une signification plus profonde, jusqu’à proposer « un cinquième sens [de lecture], une pénétration dans la troisième dimension », une nouvelle entrée dans La jeune fille nage, tombe et vole. P. M.

Amandine Meyer est née en 1980 à Metz. Elle vit et travaille à Montreuil.

Sérigraphie sur papier JS Opal 250g, 5 passages couleur
Œuvre réalisée en collaboration avec Séverine Bascouert à L’Institut sérigraphique, Paris.

Cette oeuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.

Des œuvres, des vraies ?

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Dans une œuvre où se mêlent réflexion sur l’insularité et recherche des replis de l’Histoire, dans ses détails parfois les plus infimes, Gabrielle Manglou « enquête » sur la manière dont l’histoire de l’île de La Réunion est racontée ou tue, autant via son propre regard que via celui des personnes ou des archives qu’elle étudie. Ses collages et sculptures esquissent en creux, d’une manière poétique et souvent avec humour, l’histoire et la persistance de la pensée coloniale.

Des œuvres, des vraies ? s’inscrit dans un projet de recherche entamé lors d’une résidence à la Cité internationale des arts de Paris, intitulé « Frédéric Mitterrand et le bol en bois ». Elle y interroge le rapport entre le politique et l’artistique et la légitimation de ce qu’est une œuvre d’art par les institutions et leurs représentants. L’artiste s’appuie sur le souvenir d’une visite ministérielle de Fréderic Mitterrand en 2011 à La Réunion, lors de laquelle il a été choisi d’offrir comme cadeau protocolaire un bol en bois plutôt qu’un dessin de l’artiste, signifiant à cette dernière que le ministre avait, lui, « des œuvres des vraies ».
Dès lors, Gabrielle Manglou, profitant de la surmédiatisation de Frédéric Mitterrand, a investigué les objets qui l’entourait, par exemple un poster de David Hockney à la tête de son lit ou un tableau d’Henri Matisse, et mis en scène ce qu’elle nomme l’« imagerie Frédéric mitterrandesque ». Dans Des œuvres, des vraies ?, elle suggère ainsi avec une nouvelle grammaire, une sorte de partition ludique où chefs-d’œuvre et objets du quotidien se rejoignent.
Ce tableau constitue un décor oscillant entre bureaucratie et chaos, un amas désordonné et plein de vie, animé par un ensemble de couleurs évoquant le drapeau français. S. L.

Gabrielle Manglou est née en 1971 à La Réunion. Elle vit et travaille à Port-Louis.

Sérigraphie sur papier BFK Rives 300g, 4 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Séverine Bascouert à L’Institut sérigraphique, Paris.

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.

Grecque après tremblement de terre TH (2)

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L’artiste, avec humour, bouscule la grecque, motif d’ornement antique formé d’une ligne droite brisée effectuant des retours
en arrière et constituant une bande.

La pratique picturale de Vera Molnár peut être assimilée au courant de l’abstraction géométrique, qui se développe au cours des années 1950. Sa peinture est marquée par un vocabulaire élémentaire fondé sur la ligne, le cercle, le carré ou encore le méandre.

Depuis ses débuts, elle développe une intense réflexion théorique sur les moyens de la création et les mécanismes de la vision. À partir de 1968, elle devient l’une des pionnières de l’utilisation de l’ordinateur dans la création artistique, un outil qui, selon ses
termes, lui permet de « se libérer d’un héritage classique sclérosé » tout en conservant la pleine maîtrise de ses compositions. Vera Molnár enrichit ainsi une œuvre déjà renommée par de nouvelles constructions systématiques aux couleurs éclatantes.

Vera Molnár, née en 1924, est une artiste d’origine hongroise qui vit et travaille à Paris. Elle est considérée comme une précurseure de l’art numérique et de l’art algorithmique. Imprégnée d’un héritage pictural caractéristique de l’Europe de l’Est, elle s’installe à Paris en 1947 afin de développer une œuvre expérimentale et fortement engagée.

Grecque après tremblement de terre TH (1)

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L’artiste, avec humour, bouscule la grecque, motif d’ornement antique formé d’une ligne droite brisée effectuant des retours
en arrière et constituant une bande.

La pratique picturale de Vera Molnár peut être assimilée au courant de l’abstraction géométrique, qui se développe au cours des années 1950. Sa peinture est marquée par un vocabulaire élémentaire fondé sur la ligne, le cercle, le carré ou encore le méandre.

Depuis ses débuts, elle développe une intense réflexion théorique sur les moyens de la création et les mécanismes de la vision. À partir de 1968, elle devient l’une des pionnières de l’utilisation de l’ordinateur dans la création artistique, un outil qui, selon ses
termes, lui permet de « se libérer d’un héritage classique sclérosé » tout en conservant la pleine maîtrise de ses compositions. Vera Molnár enrichit ainsi une œuvre déjà renommée par de nouvelles constructions systématiques aux couleurs éclatantes.

Vera Molnár, née en 1924, est une artiste d’origine hongroise qui vit et travaille à Paris. Elle est considérée comme une précurseur de l’art numérique et de l’art algorithmique. Imprégnée d’un héritage pictural caractéristique de l’Europe de l’Est, elle s’installe à Paris en 1947 afin de développer une œuvre expérimentale et fortement engagée.