Artothèque

MOUCHET Lisa

1991 -

Trop d’indices

Réalisé en 2021

Acquis en 2023

101,8 x 71,2 cm

Arts graphiques, Multiple, Sérigraphie

Diplômée de la Haute École des arts du Rhin (Hear) de Strasbourg, en 2016, c’est pendant ses études que Lisa Mouchet développe ses premiers projets d’édition, notamment avec le collectif Zuper. En février 2020, sa première bande dessinée, Le Mystère de la maison brume, paraît aux éditions Magnani. Que ce soit dans Le Mystère de la maison brume, dans Découverte en terre connue (2020–2021) ou dans Vacances d’espion (à paraître), Lisa Mouchet envisage ses bandes dessinées comme une enquête policière. Elle met en scène méticuleusement chaque élément qui compose le décor, telle une scène de crime photographiée. Dans ces explorations des lieux et recherches d’indices, elle se débarrasse parfois des corps des personnages ou du texte pour inviter le public à une lecture immersive. Chaque planche de ses livres peut être regardée indépendamment, comme une image unique.

La sérigraphie Trop d’indices est conçue comme un récit : le héros part à la quête d’une merveille, non pas dans un pays exotique mais dans un paysage qui lui est familier, son village. Parcourant un chemin semé d’embûches, il découvre un nouveau visage de ce territoire qu’il emprunte chaque jour. Sur la façade d’une maison ou au détour d’une rue familière, l’observation de discrets détails lui donnera à voir une autre réalité. En parallèle de la narration, cette composition de Lisa Mouchet traduit une inquiétude souvent présente dans son travail de recherche : trop en dire, trop en montrer ou pas assez. Pour trouver ce juste milieu, elle use de différents systèmes graphiques et narratifs : la vue subjective, le dialogue en rébus ou encore les dessins en trompe l’œil, qui sont autant de jeux de dissimulation ou de révélation. I. T.

Lisa Mouchet est née en 1191 à Châteauroux. Elle vit et travaille à Montreuil.

Sérigraphie sur papier Arches 88 350g, 8 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Simon Thompson à Paris Print Club, Paris.

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.