Geppeto

Gérard Bégaud est un  artiste  régional qui a commencé à peindre des tableaux figuratifs en 1983 puis a découvert le collage auquel il consacre désormais le plus clair de son temps. Il s’est formé dans plusieurs ateliers normands , dont celui de Pierre Lambert à Goderville. Ses oeuvres ont été couronnées de nombreux prix dans des salons régionaux.

Celui de Valmont en 1989, prix spécial du jury, est une référence, tout comme l’exposition à New York à la galerie Clarissa-Watson.

Tombé sous le charme des collages poétiques de Jacques Prévert, il réalise depuis plusieurs années ses collages avec peu de matériel: souvent de récupération, des affiches, de la colle, des ciseaux ou des magazines hauts en couleur, rouges ou bleus.

D’abord, il dessine, puis il compose, laissant le hasard guider sa création. 

Il dit de son travail:  « Je ne suis pas un artiste mais un créateur, je fais simplement ce que j’aime en toute liberté ».

Untitled (Moving Backwards)

Réalisée par Pauline Boudry / Renate Lorenz en 2018, cette tenture murale carrée ornée de sequins réversibles noirs et argentés fonctionne à la manière d’un étendard. Ornement textile issu de l’univers du théâtre et de la fête devenu symbole de la culture Drag, ce tissu est arboré avec fierté comme un pied de nez au conservatisme ambiant. Cette édition de 50 exemplaires a été produite en amont de l’installation vidéo Moving Backwards, présentée au pavillon suisse de la 58ème Biennale de Venise (2019). L’installation met en scène la performance d’un groupe de cinq danseurs et danseuses issus de différentes disciplines, montée entièrement comme si le film était en train d’être rembobiné. Par ce geste, elles explorent les significations de la notion de « retour en arrière », au sens propre comme au figuré. Si le sequin est largement employé dans ce projet, il revêt ici une dimension éminemment picturale. En empruntant la monochromie au suprématisme des années 1910, les artistes renouent ainsi avec la radicalité de l’étude purement formelle des effets de la lumière sur la matière, qu’elles détournent par l’implication des visiteurs dans une expérience charnelle et ludique. L’invitation à altérer l’œuvre au gré des envies de chacun crée un sentiment de proximité immédiate avec le public, un procédé en adéquation avec le principe d’ouverture prôné par les artothèques. Entre plaisir visuel et haptique, l’œuvre ne se dévoile que par la délicatesse du toucher, faisant l’éloge du glamour et du désir.

Pauline Boudry & Renate Lorenz travaillent ensemble à Berlin depuis 2007. Elles produisent des films, des installations et des sculptures fortement liés à la performance, chorégraphiant la tension entre narration et abstraction, visibilité et opacité. Leurs interprètes sont des chorégraphes, des artistes et des musicien·nes, avec lesquel·les elles ont de longues discussions concernant les conditions de la performance et l’histoire violente du regard, mais aussi sur la camaraderie, le glamour et la résistance. «Moving Backwards» a été présentée en avant-première au Pavillon suisse de la 58e Biennale de Venise en 2019 avant d’être exposée récemment au MUDAM Luxembourg et au Centre Pompidou à Paris dans le cadre du festival «Move».

Parmi leurs expositions personnelles, on peut citer «Ongoing Experiments with Strangeness» à la Julia Stoschek Collection (2019) à Berlin, «Telepathic Improvisation» au Centre culturel suisse Paris (2018) et au CAMH Houston (2017), «Portrait of an Eye» à la Kunsthalle de Zurich (2015), «Loving, Repeating» à la Kunsthalle de Vienne (2015), «Patriarchal Pœtry» au Badischer Kunstverein (2013), «Aftershow» au CAPC de Bordeaux (2013), «Toxic Play in Two Acts» à la South London Gallery (2012), et «Contagieux ! Rapports contre la normalité» au Centre d’Art Contemporain Genève (2011).

Textile, bois et sequins

Façade Miami

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Cette œuvre a été réalisée lors d’une résidence de 2 mois à Miami aux Etats-Unis en 2014. Elle est inspirée de ce contexte ainsi que d’un plus long séjour passé à Los Angeles pour des recherches sur l’architecture domestique grâce au soutien du Cnap (Centre national des arts plastiques). Cette œuvre a été présentée lors de l’exposition Charpentes épanouies à la Maison des Arts de Grand Quevilly en 2022.

Les dessins à la règle constituent une série débutée en 2007 à La Générale, un des premiers lieu de résidence de l’artiste après ses études aux Beaux-arts de Paris : elle cherchait un moyen de continuer à créer sans outils sophistiqué et à peu de frais. Elvire Bonduelle a d’abord représenté des espaces intérieurs avant de s’attacher à dessiner des maisons, palais, et toutes sortes de bâtiments vus de l’extérieur. Le tout avec de vieilles règles et des objets glanés dont elle traçais les contours. L’usage de la règle pour Elvire Bonduelle constitue un moyen de jouer avec autant que de se jouer des normes.

Elvire Bonduelle est née en 1981 à Paris. Elle entre aux Beaux-arts de Paris en 2000 où elle travaille principalement dans le studio de Richard Deacon. Elle obtient son diplôme en 2005 et poursuit ses études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris. Basée à Paris, dans un atelier au sein du mythique Bateau-Lavoir, elle travaille et expose en France et à l’étranger. Elle est représentée par la Galrie Monteverità (Paris), la Galerie van Gelder (Amsterdam), Ronchini Gallery (Londres) et The Impermanent Collection (Bruxelles).

Techniques mixtes sur papier (feutre, crayon, crayon cire)

Bustes

Catherine Auregan est autodidacte. Elle pratique le Raku qui est une abréviation du terme japonais raku-yaki 楽焼 (raku-yaki, lit. « cuisson confortable »): le résultat d’une technique d’émaillage développée dans le Japon du XVI e siècle. Il est lié essentiellement à la fabrication de bols pour la cérémonie du thé.

Inauguration du musée Pierre Bayle

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Cette sérigraphie a été réalisée à l’occasion de l’inauguration du Musée Pierre Bayle au Carla Bayle, en Ariège.

Ce Musée prend place dans la maison natale du philosophe Pierre Bayle, qui en tant que protestant, a souffert de la répression religieuse caractérisant le règne de Louis XIV. Pierre Bayle se montre dans son Commentaire philosophique (1686) comme un théoricien et un apôtre de la tolérance civile. Il est considéré comme l’initiateur du mouvement d’idées qui devait s’affirmer au siècle des Lumières avec l’Encyclopédie, Diderot, Voltaire et Rousseau. Cette sérigraphie est un hommage à l’auteur autant qu’une célébration de la tolérance.

Quatre Arrondissements

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L’œuvre représente, comme son titre l’indique, Quatre Arrondissements de la ville de Paris. L’artiste s’est servi de cartes géographiques comme support, puis, il a dessiné dessus des personnages imaginaires qui ont certainement surgi des rues, routes et blocs de ces différentes cartes. Ces Quatre arrondissements composés de vignettes ne sont pas sans rappeler la bande dessinée. Alechinsky utilise souvent les cases dans ses œuvres, comme pour compléter le sens de lecture de ses créations.

Passe muraille

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Le Passe-muraille  est une nouvelle fantastique de Marcel Aymé parueen 1941, c’est l’histoire d’un homme capable de passer à travers lesmurs. Il semblerait que Pierre Alechinsky fasse référence à cet écrit, d’abord par son titre mais aussi par les textures, les empreintes présentes à droite de l’image.  On y retrouve aussi le motif du mur de briques ou de pavés, à différents endroits. Le passe-Muraille est une lithographie, c’est-à-dire, une impression en multiples, à l’encre ou au crayon gras sur une pierre calcaire .Le rendu de la matière et le geste du crayon et/ou de l’encre est parfaitement retransmis grâce à celle-ci. Comme pour presque toutes les estampes chaque couleur correspond à une étape, et/ou une pierre
différente.

Haute Provence

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Pierre Alechinsky est un peintre, graveur, et écrivain né en 1927 à Schaerbeek (Bruxelles).

Enfant gaucher, les éducateurs l’obligent à écrire de la main droite, mais il continuera à utiliser la gauche pour les travaux comme le dessin. Il étudie différentes techniques d’imprimerie ainsi que la photographie aux Arts Décoratifs de Bruxelles.En 1947, il débute la peinture et devient rapidement l’un des acteurs majeurs du monde artistique Belge de l’après-guerre . Deux ans plus tard il rejoint un mouvement d’avant-garde, CoBrA, (groupement d’artistes de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam) ayant comme slogan : « L’imagination au pouvoir ». Le groupe propose le retour à une pratique artistique plus provocante, agressive et audacieuse. Il côtoie par la suite les artistes surréalistes et complète sa formation de graveur, il commence alors à s’intéresser à la calligraphie japonaise.