Artothèque

PICASSO Loulou

1954 -

Sans titre

Réalisé en 2021

Acquis en 2023

70,5 x 100,5 cm

Arts graphiques, Lithographie, Multiple

Membre fondateur du provocateur collectif Bazooka, Loulou Picasso, est, avec ses acolytes Kiki Picasso et Olivia Clavel, une figure majeure du graphisme et de l’illustration d’avant-garde et underground, qui a influencé une génération de dessinateurs, auteurs et graphistes. À la fin des années 1970, il collabore avec de nombreux journaux, tels Libération, Métal hurlant, L’Écho des savanes (Paris), Raw magazine (New York), New Musical Express (Londres). Il se concentre par la suite sur son activité d’artiste peintre et sur la création d’ateliers, ouverts à tous, de sensibilisation et d’apprentissage de l’image numérique.

Déjà initié aux techniques de gravure et d’impression, pour cette commande, Loulou Picasso a choisi de réaliser une lithographie. Sur cinq pierres lithographiques correspondant chacune a une couleur, l’artiste a dessiné avec des lavis à l’essence et des crayons lithographiques en inversant bien sûr son dessin, toujours en noir. L’ensemble a été fixé ensuite avec un mélange de gomme arabique et d’acide nitrique et les couleurs composées. Une pierre a été doublée pour obtenir le jeu chromatique désiré — la superposition de deux couleurs donne une troisième couleur —, se révélant seulement à l’impression.
L’œuvre ainsi réalisée incarne l’image d’une liberté rayonnante et bienveillante qui plane au-dessus d’une ville. Cette représentation d’un enfant sur un trapèze, avec comme vue plongeante l’espace urbain, est, selon l’artiste, « une irrévérence à la pesanteur, une embrasure sur un imaginaire ». Ce personnage apparaît dans plusieurs de ses peintures (la première a été reproduite dans Bazooka Production, édité par Futuropolis en 1977) et la perspective de la ville est tirée d’une photographie que Loulou Picasso a prise à Tokyo. Le damier près du visage peut être lu comme un phylactère dont le texte serait codé, il est également un élément graphique que l’on retrouve fréquemment dans les réalisations de l’artiste comme une sorte de seconde signature. I. T.

Loulou Picasso est né en 1954 à Mazingarbe. Il vit et travaille à Bazouges-la-Pérouse.

Lithographie sur papier BFK Rives 270g, 6 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Étienne de Champfleury, Matthieu Duringer et Laurence Lépron à l’atelier À fleur de pierre, Paris.

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.