BLANQUET Stéphane
1973 -
La Mue dorée des aubes sans venin
Réalisé en 2021
Acquis en 2023
79,3 x 99,8 cm
Arts graphiques, Lithographie, Multiple
Stéphane Blanquet est un artiste protéiforme que l’on peut croiser autant dans le domaine
de la bande dessinée que dans celui du cinéma d’animation ou encore du théâtre. Il déploie au fil de ses albums, fresques et installations, un univers qui explore les tréfonds de la psyché humaine, des pulsions sexuelles et des désirs inavouables. Cet œuvre fort et dérangeant a fait de lui l’un des artistes majeurs au croisement de la bande dessinée, de l’art contemporain et de l’illustration. Dans une trajectoire faite d’innovations et d’audaces, il multiplie l’apprentissage de savoir-faire — le dessin, la tapisserie, les terres cuites émaillées, l’édition, etc. — au gré de ses expériences. Son art se revendique comme rude, souvent inconfortable, mais poussant à l’introspection.
Avec La Mue dorée des aubes sans venin, Stéphane Blanquet va plus loin en décomposant son œuvre sur trois pierres qui ne trouvent leur sens figuratif qu’une fois pleinement imprimées et assemblées. Dans ce mode de travail, propice aux accidents créatifs, l’artiste voit un « élément poétique à la façon des cadavres exquis mais également un élément contestataire ».
À mi-chemin entre la peinture et le roman graphique, La Mue dorée des aubes sans venin, avec son unique case
et sa narration silencieuse, propose à la fois une lecture conceptuelle et narrative. S. L.
Stéphane Blanquet est né en 1973, à Conflans-Sainte-Honorine. Il vit et travaille à Paris
Lithographie sur Velin d’Arches 300g, 3 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Erwann Galivel, Martin Giffard, Juliette Mourlon et Kilian Moyson à l’atelier Idem, Paris.
Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires
et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.