FOCUS  #5

DÉCOUVREZ L’ŒUVRE DE JULIA BORDERIE & ÉLOÏSE LE GALLO/ KOUD !

Koud 002_LP02, Youssef Boutghrida, 24 janvier 2019| 72,2 x 59.3 cm
Gaufrage sur papier

Projection labyrinthique, méandres souterrains ; cette œuvre reprend, grâce à la technique du gaufrage sur papier, le relevé des canalisations d’une habitation au Maroc.

Koud est un projet du duo d’artistes Julie Borderie & Éloïse Le Gallo mené durant leur résidence en 2019 dans le désert d’Agafay au Maroc. Film, sculptures, installation, gaufrages et dessins ont été produits à cette occasion.

De la rencontre avec Mohamed Akaskous, chercheur dans le patrimoine hydraulique marocain naît un récit autour de l’organisation sociale de sa maison et des besoins en eau qui y sont liés. Pour illustrer son propos, Mohamed dessine le plan de sa maison puis le réseau hydraulique. Ce processus est répété auprès de plusieurs personnes pour collecter une série de schémas comme autant de récits individuels.  Ces lignes en creux, ces tracés sinueux rappellent la présence fantomatique de l’eau dans le paysage des dunes du désert.

Julia Borderie & Éloïse Le Gallo observent l’eau comme un hyper-objet. Matière substantielle dans les corps de tout organisme vivant, détentrice d’information, de raisons économiques et de frontières politiques, l’eau est considérée par les deux artistes comme un moyen de connexion et de séparation. Elles considèrent la matière en tant qu’une collection d’imaginaire social. L’eau parle car elle s’inscrit dans un champ sémantique : elle est politisée, historicisée, elle est également un élément qui articule des relations entre les récits.

Fonctionnant comme une dérive (selon la théorie de Guy Debord), la démarche de Julia Borderie & Éloïse Le Gallo est centrée sur la rencontre fortuite en ancrant leur processus créatif dans une approche documentaire poétique. Sur un territoire donné, sans a priori, elles suivent le courant de ces rencontres qu’elles documents par la vidéo, l’enregistrement des voix des personnes interrogées et le dessin. Une constellation de récits, d’images et d’imaginaires se répondent, s’opposent et se complètent… Ces indices récoltés sont les impressions sensibles d’autant de point de vue qui composent un monde multiple et complexe. Les formes que le duo produit en sont les prolongements : imprévues, elles émergent comme une mémoire sensible des rencontres humaines. Elles convoquent ainsi des médiums divers, adaptés au sens de chaque projet : sérigraphie, gaufrage, céramique, maçonnerie, taille, etc. En vis-à-vis, une deuxième dérive, qui elle s’apparente à une divagation car elle est dissociée du terrain et se met en place à l’atelier, trame les éléments récoltés dans des objets vidéos.

Nées en 1989, Julia Borderie & Éloïse Le Gallo forment un duo d’artistes depuis 2015. Anciennes élèves de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy et des Beaux-Arts de Paris, elles vivent et travaillent à Paris.

Site des artistes : https://www.legalloborderie.com/



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FOCUS  #4

DÉCOUVREZ L’ŒUVRE DE KATEŘINA ŠEDÁ !

CORONADIARY | 61.5 x 86 cm
Sérigraphies | Impression 2023


C’est tout nouveau et c’est dispo !

Dans le cadre d’une attention portée à la fois aux soutiens aux artistes et à la production, la Maison des arts + artothèque s’est engagée à produire et co-produire des œuvres en vue notamment d’enrichir la collection de l’artothèque. C’est le cas de ces trois planches produites en sérigraphie auprès de l’atelier TCHIKEBE à Marseille.

Sous le titre CORONADIARY (journal du corona), cette série de dessins a été réalisée à 4 mains (l’artiste Kateřina Šedá et sa fille) en guise de commentaire journalier des premières appréhensions durant le confinement de la pandémie liée au coronavirus.

« Je m’appelle Julie Klusáková et j’ai 11 ans. Je suis en classe de 5A à l’école primaire Holzova, dans la ville de Brno. Dans ma classe, j’ai les meilleurs camarades de classe. Comme le CORONAVIRUS a commencé à faire des ravages, j’ai décidé de créer un manuscrit humoristique sur la QUARANTAINE. J’ai tenu un journal pendant tout ce temps, même si j’avais beaucoup de devoirs à faire. J’ai dessiné tout ce à quoi je pouvais penser ou ce que je voyais autour de moi. Quand je ne savais pas quoi dessiner, je demandais conseil à ma mère. Je pense que pour un enfant de 11 ans, c’est SUPERBE. »

Julie Klusáková (2020)



Ces dessins constituent un commentaire touchant et poétique d’une période qui a vu nos habitudes quotidiennes radicalement transformées.
Réalisés de manière collaborative et en prise avec le réel, ils commentent à hauteur d’enfant une actualité qui nous a et nous touche encore tous.


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Kateřina Šedá est une artiste tchèque née en 1979 et qui vit et travaille à Brno (République Tchèque). Déployant une pratique conceptuelle en lien avec des groupes et communautés, Kateřina Šedá explore principalement les thèmes du quotidien, du lieu et de la narration individuelle. Dans tous ses projets et actions publics, elle s’attache à créer un échange entre les gens dans leurs espaces quotidiens. Ses projets impliquent souvent des membres de sa famille, les habitants de petits villages ou les groupes de personnes liées à des communités spécifiques et favorisent la communication entre les personnes, mêlant urbanisme, vie quotidienne, politique et relations intimes à travers des enquêtes sociales. Basé sur l’observation des contextes « invisibles » et des relations sociales entre individus au sein de leur environnement quotidien, quel que soit le lieu d’implantation du projet, chacun de ses projets est l’occasion pour l’artiste d’extraire des séries d’éléments sous la forme de dessins, de textes et de diagrammes, à partir desquels elle élabore des jeux, avec diverses règles et missions.

Site de l’artiste :  katerinaseda.cz



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FOCUS  #3

DÉCOUVREZ L’ŒUVRE DE DENIS DARZACQ !

Six élèves dans un couloir | 2015
Photographie | 62 x 42 cm

Quelle est cette scène captée par le photographe Denis Darzacq ?

Telle une pièce de théâtre, les jeunes acteurs semblent rejouer une photo de classe dans une adaptation contemporaine d’un tableau du 17e siècle.

Par la posture des sujets, le cadrage serré et l’embrassure de la porte qui n’est pas sans rappeler les bords d’un cadre, l’analogie avec la peinture d’histoire, notamment baroque et maniériste est une lecture possible. Par ailleurs, cette photographie n’est pas sans nous évoquer, dans une version plus rock et moins policée, la traditionnelle photo de classe.

Cette prise de vue a été réalisée à l’occasion d’un workshop de Denis Darzacq avec une classe du lycée Jean Rostand à Chantilly. Invités à créer des personnages, les lycéens se sont inspirés de la danse contact-improvisation (danse qui naît de l’écoute et du contact physique entre deux ou plusieurs personnes) pour investir les lieux. Par leur gestuelle, leur posture et leur attitude, ils développent une autre forme d’occupation et d’interaction de, avec et dans cet espace de leur quotidien.

L’œuvre photographique de Denis Darzacq porte une attention extrême aux différents modes d’inscription des corps dans l’espace citadin. Renonçant à s’appuyer sur les conventions de la représentation du réel, Denis Darzacq invente pour chacune de ses « rencontres » une forme spécifique de mise en scène, un regard photographique particulier, qui révèle en creux ce que le seul reportage peine souvent
à traduire : des codes, des rêves, des non- dits, qui affirment la présence de chaque « un » dans la multitude.

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Né en 1961 et diplômé de l’École nationale des arts décoratifs, Denis Darzacq devient photographe de plateau sur des longs métrage.
À partir de 1989, il collabore régulièrement avec le quotidien Libération et devient membre de l’agence VU en 1997. Son travail photographique le porte à s’intéresser depuis 1995 aux interactions entre la société et des individus issus de minorités, qu’elles soient sociales et culturelles, sexuelles ou encore physiques ou psychiques. Il reçoit en 1999 une commande du Ministère de la Culture sur la jeunesse en France. En 2011, il entreprend un travail auprès de personnes en situation de handicap qui donnera naissance à la série Act publié chez Actes Sud et récompensé l’année suivante par le prix Niepce. Aujourd’hui exposées en France et à l’étranger, ses photographies sont entrées dans de nombreuses collections publiques et privées.

Site de l’artiste : denisdarzacq.com



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FOCUS  #2

DÉCOUVREZ L’ŒUVRE DE MARIO REIS !

Aquarelle naturelle – Seine, Follainville-Dennemont | 2019
Eléments naturels sur toile | 78 x 78 cm

Mais qu’est-ce donc ?
Les Aquarelles Naturelles de Mario Reis intriguent et interrogent. Nature créatrice, hasard heureux ou volonté de l’artiste ?
Et pourquoi pas tout ça à la fois !

Pour cette série, dont cette œuvre est extraite, l’artiste crée les conditions d’une création mais n’agit pas directement sur l’œuvre en train de se faire.

Retenus par un fil accroché à un tronc ou une pierre, les tableaux affleurent à la surface de l’eau. Châssis à l’envers pour orienter la toile vers le lit de rivière, le tableau peut rester là plusieurs jours avant que l’artiste ne revienne le décrocher. Les eaux viennent déposer les boues, algues et autres sédiments au gré du courant.

Les toiles se font témoins de ce passage de l’eau à leur surface, on y voit une nature en mouvement, une nature saisie – la peinture comme espace, la peinture comme temps. Ces Naturaquarellen (comme l’artiste les nomme) sont des états des lieux, des empreintes dans lesquelles le fleuve se représente lui-même et, est à la fois instrument et sujet.

Ce projet est initié en 1977, dans la Seine, à Paris au pied de Notre Dame. L’artiste n’a cessé depuis de parcourir le monde, en suivant à la lettre son protocole. Des vidéos et prises de vue accompagnent et documentent ces installations. Certains clichés sont reproduits dans le catalogue « Aquarelles Naturelles, Autoportraits de rivières » édité en 2019 à l’occasion de l’exposition à la Maison des arts et consultable en ligne : ici
Y sont réunies toutes les Aquarelles Naturelles réalisées le long de la Seine en 2019 ainsi qu’un échantillon des toiles immergées à travers le monde.

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Mario Reis est un artiste allemand né à Weingarten en 1953. Il étudie à l’académie des Beaux-arts de Düsseldorf entre 1973 et 1977.  Depuis 1972, son travail est montré dans plusieurs pays, en galeries mais également dans plusieurs musées et collections publiques. Il a reçu de nombreux prix et distinctions. Il vit et travaille toujours en Allemagne.

Site de l’artiste : marioreis



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FOCUS

DÉCOUVREZ LES NOUVELLES ACQUISITIONS !

    

Afin d’enrichir sa collection en multipliant les voix et regards, l’Artothèque de Grand Quevilly s’est doté d’un comité technique d’acquisition réunissant notamment spécialistes en art contemporain et usagers de l’artothèque.

Ce comité composé de Raphaël Brunel (critique, éditeur et curateur indépendant), de Jérôme Félin (conseiller en arts plastiques, Drac Normandie), de Christelle Féron (adjointe au maire de Grand Quevilly en charge de la culture), de Sophie Kaplan (directrice de la Criée à Rennes), de Marie-Laure Lapeyrère (directrice de la Maison des arts et de l’artothèque de Grand Quevilly), de Xavière Makouche (abonnée de l’artothèque) et de Sébastien Rémy (artiste plasticien) s’est réuni le 26 septembre 2022.

La collection de l’artothèque est guidée par trois axes de recherche façonnant son identité :

  • Le territoire envisagé depuis la manière dont il est perçu et représenté qu’il soit de nature ou urbain, mais également la manière dont il est arpenté et habité ;
  • Le geste considéré autant comme une action pensée par l’artiste en tant que moment spécifique produit dans l’espace que comme posture ou manière participant à la réalisation de l’œuvre ;
  • Le langage en tant que système de signes doté d’une sémantique permettant de traduire, d’exprimer, de communiquer des idées et des ressentis.

Vous pouvez ainsi découvrir :

les représentations d’architecture dans les dessin à la règle d’Elvire Bonduelle ;

les formes colorés comme vocabulaire plastique chez Roxane Borujerdi ;

l’activation des pièces de Cécile Bouffard dans un mise en scène photographique ;

le langage et le détournement des techniques de communication de Claude Closky ;

la cartographie sentimentale de Guillaume Constantin ;

la rencontre entre architecture et graphisme dans les œuvres de Macula Nigra ;

les paysages mystérieux et intriguant de Zélie Doffémont ;

le petit mural haptique du duo d’artiste Pauline Boudry et Renate Lorenz ;

le jeu de memory dévoilant les archives de l’artiste Aurélien Froment ;

le travail d’hybridation et de collage de références dans l’œuvre d’Ellande Jaureguiberry ;

l’étude pour la peinture murale de Sandra Lorenzi réalisée pour l’exposition « Charpentes Epanouies » nous invitant à traverser le seuil vers un ailleurs ;

la douceur du cyanotype de Julie Pradier ;

les compositions insolites des photographies de Babeth Rambault ;

l’abstraction d’un codage informatique dans le tirage d’après photogramme de Shanta Rao où les pixels semblent agir comme des particules ou comme des flocons de neige ;

les vues de grottes rouennaises et l’effet de profondeur rendu possible grâce à la technique de l’héliogravure chez Cameron Simon ;

l’agencement des souvenirs personnels de l’artiste représentés par des objets dans les dessins d’Arslane Smirnov ;

la recherche graphique et poétique dans la typographie de l’Alphabet sociopolitique de Jacques Villeglé ;

la porosité entre dessin et écriture et la place du hasard dans l’œuvre d’Elsa Werth.

 

Ce sont donc 25 nouvelles œuvres que vous pouvez dorénavant accrocher chez vous. Alors n’hésitez plus et venez emprunter une de ces nouvelles œuvres. Petits et grands formats, photographie, aquarelle, dessin, cyanotype, sérigraphie, peinture, héliogravure, etc., il y en a pour tous les choix et toutes les envies.