Vernissage • « Mémoire intruse, mémoire diffuse, images confuses »

Mémoire intruse,

mémoire diffuse,

images confuses

une exposition de Michaël Halley, Sujin Oh, Arslane Smirnov et Valentine Traverse

proposée par Marie-Laure Lapeyrère

_

Vernissage
Samedi 1er mars à 17h
en présence des artistes

Exposition du 1er mars au 26 juillet 2025

« Mémoire intruse, mémoire diffuse, images confuses » est une exposition qui rassemble les œuvres de 4 artistes liés au territoire normand — Mickaël Halley, Sujin Oh, Arslane Smirnov et Valentine Traverse — mais qui de par leur histoire personnelle ont traversé des géographies bien plus vastes et plus lointaines que cette région du nord de la France.

La mémoire de ces distances qui les habitent maillent d’une certaine manière leur pratique et vient dessiner les contours d’une identité singulière, ce qui a motivée mon envie de créer la rencontre, de les faire se croiser et se parler. Aucun d’entre ell·eux ne se connaissaient vraiment avant que ne s’active ce projet d’exposition. Aussi, des temps de partage et des espaces de discussion ont été créés afin que la réalisation des œuvres pour l’exposition puisse se faire sur un principe de dialogue et ce malgré l’écart réel entre leur pratique.

Chez chacun·e cependant la pratique du dessin est présente, de façon centrale chez Sujin Oh et Arslane Smirnov, de façon plus périphérique mais non moins essentielle chez Valentine Traverse et Mickaël Halley. A considérer leurs différences et leurs points de jonctions, j’ai remarqué une constante dans un certain usage du fragment. Fragments composés d’éléments de vocabulaire plastique relativement récurrents. C’est dans l’association, l’assemblage et la confrontation de ces fragments que se compose chez chacun·e un espace, un récit voire la réactivation d’une mémoire, autant personnelle que collective.

Alors que Paul Ricoeur, s’adossant à Aristote, confirme que « la notion de distance temporelle est inhérente à l’essence de la mémoire et assure la distinction entre mémoire et imagination »^[1], la manière même avec laquelle la mémoire se réveille à nous est éminemment plurielle dans ses manifestations. Qu’elle soit activée de manière volontaire ou qu’elle émerge spontanément, qu’elle se manifeste de façon précise et claire ou au contraire de manière parcellaire et diffuse, elle n’en demeure pas moins la part déterminante de notre humanité et de nos identités tant collectives qu’individuelles. Elle constitue la trace réelle de notre capacité à faire usage du passé pour agir dans le présent et construire des futurs possibles.

Marie-Laure Lapeyrère

^[1] Paul Ricoeur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, Éditions du Seuil, 2000, p. 23