Créées dans les années 80, les résidences d’artistes désignent les différentes formes d’accueil d’artistes, dans le cadre d’un travail de recherche ou de création.

Pour un artiste, être en résidence implique de s’installer, de s’établir à un endroit, mais aussi de se déplacer et d’enrichir ses points de vue. Il s’agit à la fois de réaliser une création originale, mais aussi de sensibiliser et d’initier le public à l’expression artistique.

Depuis 2016, la Maison des arts accueille chaque année un artiste en résidence. Cette résidence a pour objectif d’accompagner l’artiste dans la production d’œuvres en résonance avec le territoire, tout en établissant des liens entre les pratiques artistiques contemporaines et le public.

Les artistes en résidence vivent à Grand Quevilly, que ce soit pour quelques semaines ou plusieurs mois. A la fin de cette résidence, une restitution est envisagée, en fonction du projet de l’artiste. Elle peut prendre la forme d’une exposition, d’une rencontre, d’un atelier, etc.

La Maison des arts soutient les artistes accueillis en résidence en leur offrant une aide logistique, technique, financière et intellectuelle. Elle facilite les recherches et les rencontres avec les habitants.

ARTISTES ACCUEILLIS

*DUUU-Radio

2021

*Duuu – radio en ligne dédiée à la création artistique fondée par des artistes –expérimente des situations de parole alternatives. Sur cette base, elle construit depuis huit ans des situations où l’on parle d’art, en proposant un accès à la création au sens large et une familiarisation avec des démarches artistiques
singulières.

Du 8 au 29 mars 2021, *Duuu est accueillie en résidence par la Maison des Arts de Grand Quevilly. À cette occasion, elle propose de transformer son studio radio mobile en studio de bruitage et de bruiter les scènes du film « Un jour sans fin ». Le film, réalisé en 1993 par Harold Ramis, met en scène un présentateur télévisuel englué dans une routine quotidienne et destiné à la revivre indéfiniment, dans une petite ville qui célèbre le Jour de la Marmotte. Si les évènements quotidiens se répètent inexorablement chaque matin, le présentateur évolue lui, de jour en jour dans cette prison temporelle. Ce film à succès sera donc revisité, lors de la résidence de *Duuu à Grand Quevilly.

L’objet de cette résidence de *Duuu est donc de réaliser une pièce radiophonique d’une vingtaine de minutes, qui fait l’impasse sur les dialogues du film et ne se concentre que sur le bruitage et les objets avec lesquels le personnage interagit. Les différents groupes participant à la résidence seront ainsi emmenés à s’emparer du matériel, et à trouver collectivement, et par petits groupes, des moyens pour produire au
mieux les bruitages du film, avec le matériel sonore mis à disposition. En parallèle à cette série d’atelier sonores, un atelier de dessins et de création plastique sera mené autour du film pour recréer des affiches originales, en impression et en sérigraphie, que nous irons ensuite coller dans la ville de Grand Quevilly, si la situation nous le permet. À la suite de la résidence, une pièce sonore sera réalisée mêlant bruitages, audio-description et autre formats expérimentés par les participant.e.s.

© Marie Verley Doz

Cassandre BARBOTIN

2021

De la préparation de l’image et de l’écran à l’utilisation des racles d’impression comme pinceaux et crayons, elle désapprend les gestes automatisés pour laisser place au hasard, à l’erreur et à une spontanéité graphique. Un travail de recherche d’équilibre entre les couleurs, les formes et le support apparait alors dans chaque composition. La reproductibilité de l’image permise par la sérigraphie s’annule au profit d’un travail de séries de monotypes.

Sortant de l’espace conventionnel de la feuille, l’artiste multiplie les supports et surfaces d’impression (bois, métal, tissu, murs, sols…) faisant référence aux moyens de diffusions populaires. Le projet de résidence de Cassandre Barbotin s’inscrit dans une démarche d’investissement de l’espace public, et plus particulièrement de l’allée des Arcades à Grand Quevilly. Après un travail de recherche mené sur le territoire de la ville pour relever des formes et objets sources, l’artiste installera son atelier de sérigraphie afin de réaliser des multiples qui prendront place tout le long de l’allée des arcades, des panneaux d’affichage aux fenêtres de l’école de musique ou théâtre Charles Dullin. Les passants et habitants de la ville pourront ainsi découvrir le travail de cette artiste dans l’espace public.

Les oeuvres de l’artiste seront visibles sur l’allée entre 1er avril et le 18 juin 2021.

Alban GERVAIS

2020

Renommée pour l’occasion, la MDA devient la MAGiQ, et accueille l’artiste Alban Gervais. Dans le cadre de la résidence «Partage de paysages 2 », il proposera la conception d’éditions mixtes (cartes, graphzines, posters, présentoirs) qui s’appuieront sur des textes littéraires écrits pour l’occasion et des images assurées essentiellement par le paygraphiste lui-même. En effet, il s’agira en écho au premier acte rouennais « Partage de paysages », de poursuivre l’idée d’être voyeurvoyageur et de rechercher à réduire la frontière entre espaces artistiques et espaces de vies, hors des formats traditionnels d’exposition et d’édition.  Les temps de la résidence consisteront donc à mettre en place des espaces de rencontres, de collaborations et de productions aussi variés que possibles.

Graphiste de formation, éditeur et plasticien, Alban Gervais expérimente des modes d’expositions du texte et de l’image. À travers un espace de recherche éditoriale et plastique appelé Paygraphie, il mêle paysages–images–écriture. Hors des formats traditionnels d’exposition et d’édition, la Paygraphie permet à Alban de s’associer à des scénographes, des imprimeurs et des écrivains pour intervenir sur une page, les cimaises d’une galerie ou d’une école d’arts et récemment lors de salons dédiés à la microédition.

COLLECTIF CLARK NOVA et autres fictions

2019

Le Collectif Clark Nova et autres fictions  est en résidence de janvier à mars. Le collectif s’empare de l’exposition de Sandrine Reisdorffer pour y proposer un workshop autour de la réalisation de films. Des lectures, des projections ainsi que des étapes de travail seront proposées au public.

COLLECTIF GRAPHITES

2018

Le Collectif Graphites, architectes et plasticiennes pour « Un endroit où », en partenariat avec la Maison de l’architecture de Normandie,  travaille autour de l’architecture et l’urbanisme à Grand-Quevilly et apporte un éclairage surles liens entre la nouvelle ville et le bourg. La restitution de cette résidence a eu lieu le 24 juin sous la forme d’une balade exploratoire et festive.

FRANÇOIS TROCQUET

2017

François Trocquet, plasticien, vit et travaille au Havre.

Durant 3 mois, l’artiste a arpenté les rues de Grand Quevilly, l’explorant sciemment sans guide, choisissant de manière délibérément subjective des endroits qui allaient devenir des dessins. Une trentaine de dessins au stylo bille noir sont nés de ses pérégrinations.

Une exposition du 29 mai au 23 juin 2018 intitulée « Grand Quevilly / Détroit » marque la clôture de sa résidence.

NOLWENN BROD

2015

Photographe française, Nolwenn Brod vit et travaille principalement à Paris.

Diplômée de l’École des Gobelins, elle envisage la photographie comme un rapport, une affinité élective avec les personnes et les paysages qu’elle rencontre.

« Je tente de représenter l’épaisseur du paysage (notion empruntée à Thierry Girard), l’ambivalence des sentiments, les choses élémentaires que nos vies ont en commun, entre ce qui est prévu et inattendu, où parfois les sensations deviennent des sentiments. Les cadrages très serrés opèrent comme des synecdoques. »

D’abord documentaire, son travail s’engage progressivement dans une dimension plus plastique, puisant son inspiration dans la peinture et la littérature,  jouant des liens entre réalité et fiction, à la recherche d’une musicalité de formes et des matériaux.

Pendant l’été 2015, elle est invitée à  Grand Quevilly pour une résidence sur le territoire. Lors de cette résidence, elle produit une série photographique intitulée « Même une jument est une espèce d’homme« , présentée à la Maison des arts dans son exposition « Devenirs » du 3 novembre au 23 décembre 2015.

La série « Même une jument est une espèce d’homme » a été éditée dans un journal de trente pages.