L’atelier d’écriture mené durant cette semaine à La Maison des Arts de Grand-Quevilly avait pour amorce l’exposition d’Hicham Berrada, Paysages intérieur. Les participantes devaient, à partir des vidéos présentées, écrire un premier texte, lancer sur une feuille de papier quelques impressions. Avec cette matière brute nous avons tourné et retourné les différentes propositions, extrapolé les propositions, et de ces extrapolations nous avons offert de nouveaux possibles à nos impressions premières.
Le premier exercice s’intitulait « Chose » et tentait de donner un premier mouvement poétique à ce qui ne ressemblait qu’à une liste d’impressions et de mots.
Le second exercice prenait pour point de départ ces « choses » et essayait d’en fabriquer un récit, que nous avons appelé, pour rappeler le titre des œuvres de H. Berrada, Présages.
Le troisième exercice consistait à tordre le cou aux présages et d’essayer d’en imaginer le contraire (dans sa forme et / ou dans ce qu’ils évoquaient) – ce sont les contre-présages.
Enfin, dans la dernière proposition, après une étape où chacune des participantes s’emparait du texte d’une autre, il s’agissait d’allier deux textes de deux autres participantes. Ce sont les textes intitulés « Puissance 4 ».
En somme, nous avons travaillé en partant d’un des principes mis en œuvre par l’artiste, la morphogenèse – où comment les formes apparaissent lorsque plusieurs matières sont mises en contact(s). Et l’on s’amusera à trouver dans les différents textes les motifs récurrents et ce qui c’est passé lorsque d’un premier à un dernier texte on retrouve un mot, une image, une sensation identique.
Pour ces exercices nous avons pioché dans l’histoire littéraire, et avons ainsi convoqué aussi bien Sei Shonagon, André Breton et Paul Eluard, Georges Perec, Philippe Sollers ou encore Christophe Tarkos – prenant en compte l’idée que l’ontogenèse et la morphogenèse pouvaient être aussi une affaire, pour l’écriture, de généalogie littéraire.
Alexandre Mare