Artothèque

LA POLICE Pierre

Sans titre

Réalisé en 2021

Acquis en 2023

70,5 x 100,5 cm

Arts graphiques, Lithographie, Multiple

Pierre La Police cultive l’anonymat comme un des beaux-arts. De sa date de naissance et de sa véritable identité on ne sait rien, ou pas grand-chose, non plus que des raisons qui l’ont poussé (ou poussée ?, l’anonymat n’a pas de genre) à choisir un pseudonyme si singulier, et si l’on présume que son atelier et son domicile sont à Paris, c’est évidemment sous réserve de plus amples informations.
Ses dessins de presse ont été publiés dans le quotidien Libération et, de 1992 à 2008, dans le magazine Les Inrockuptibles. Les éditions Cornélius ont repris ces travaux en albums, mais son itinéraire personnel a bifurqué du monde de la presse et de la bande dessinée vers celui de l’art contemporain. La galerie du Jour (Agnès B.) et la galerie Kamel Mennour ont montré ses œuvres, tout comme Le Lieu unique, à Nantes, qui lui a consacré une rétrospective significativement intitulée « Groumf ! » (2016). Dans cette onomatopée on entend, outre un défi au sérieux du monde muséal, une référence claire au Pop Art, référence que l’on retrouve dans la lithographie réalisée avec l’atelier Idem : cette silhouette courbée, image d’un personnage affairé les mains dans l’eau, vient-elle du film Riz amer (1949), d’un manuel de scoutisme, d’un récit de pêche à la palourde dans un album pour la jeunesse ? À coup presque sûr, en tout cas, d’une iconographie populaire.
Mystère encore, mais qui revêt pour nous les prestiges discrets des estampes japonaises, que l’on aime sans, bien souvent, en connaître exactement ni l’histoire ni le sujet. A. B.

Pierre La Police est né en France.

Lithographie sur plaques aluminium sur papier BFK Rives 270 g, 5 passages couleur.
Œuvre réalisée en collaboration avec Martin Giffard, Killian Moyson, Martin Renucci et Anaëlle Robin
à l’atelier Idem, Paris.

Cette œuvre a été réalisée dans le cadre de la commande Emanata.
Confiée à des auteurs de bande dessinée et à des artistes la commande d’œuvres d’art imprimé, Emanata* dévoile douze créations originales qui témoignent de la singularité de la création contemporaine et des images. Initiée par le ministère de la Culture dans le cadre de « BD 2020, l’année de la bande dessinée », cette commande, portée par le Centre national des arts plastiques (Cnap) en partenariat avec l’Association de développement et de recherche sur les artothèques (Adra) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image, d’Angoulême, vise à souligner les liens qu’entretient la bande dessinée avec les arts visuels dans la création contemporaine. Les artistes retenus, par un comité de sélection composé de représentants des commanditaires et des artistes Marion Fayolle et Jochen Gerner, affirment leur appartenance à l’imaginaire et aux codes de la bande dessinée et de l’image graphique et développent des recherches prospectives et expérimentales. Dans la lignée de Nouvelles Vagues (2010–2018) et de nombreux autres programmes de commande menés depuis 1989, Emanata* crée également un terrain de rencontres et d’échanges de savoir-faire entre artistes et artisans d’art, tout autant passeurs d’images et d’imaginaires.
Les œuvres réalisées sont conservées au sein des collections du Cnap, des artothèques et de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image et viennent enrichir un patrimoine vivant. Destinées par essence à être diffusées largement, les six cent soixante-cinq estampes sont mises à la disposition à la fois des administrations ou des services de l’État mais aussi des emprunteurs des artothèques. Ce deuxième partenariat avec l’Adra — le premier ayant donné lieu à la commande de multiples Quotidien, en 2019 — permet à nouveau de faire circuler des œuvres de l’espace collectif vers celui de l’intime et de toucher ainsi un public élargi.