Série de photographies prises sur l’île volcanique du Cap-Vert, Fogo, où le temps semble suspendu, à l’image du chien endormi. Dans la caldeira, tout est affaire de constraste. L’aridité du sol fait naître une végétation luxuriante, une brindielle rivalise avec des palmiers, le volcan qui domine le paysage s’efface peu à peu dans une atmosphère fantômatique. Le cyanotype renforce l’aspect monochrome de ce paysage lunaire et participe au sentiment de flottement. Les débris d’un camion laissé à l’abandon et autres vestiges ajoutent et constituent des strates temporelles dans le paysage même. Le procédé ancien accentue la dimension vernaculaire des différents rites et activités humaines : aller chercher de l’eau, confection de masques, etc.

Née en 1982, Julie Pradier est diplômée de l’ENS Louis Lumière. Photographe indépendante, elle travaille depuis plusieurs années sur le paysage, que ce soit sous forme d’inventaire et d’observatoire du paysage, ou à partir de dispositifs artificiels et illusionnistes, pour construire des images qui combinent réalité et mirage, en jouant sur le basculement imperceptible de l’un dans l’autre. Le paysage devient le décor et le terrain de jeux d’expérimentations visuelles qui questionnent notre perception. Elle conçoit des dispositifs d’installation participative autour de la qualité latente de l’image photographique, en invitant le spectateur à être témoin de l’apparition de l’image.
Son travail a été présenté au Monat der Fotografie à Berlin (2016), au Mois off de la Photographie à Paris (2017), à l’Abbatiale St-Ouen à Rouen (2017), au Musée du Secq des Tournelles, au Musée de la céramique à Rouen et à l’Abbaye aux Dames à Caen (2018), ainsi qu’à L’Académie / Le SHED Centre d’art contemporain à Maromme (2019).

Tirage cyanotype sur Bristol 2/5